mardi 28 février 2012

L'éloge du laid


On entend souvent, dans le langage populaire québécois, le terme "quétaine".  D'où nous vient ce terme ? Que veut-il dire?


Des cadres en points de croix ... quétaine !


Les définitions
Le terme a différentes définitions qui ont toutes quelques chose en commun : le laid, le démodé. 

  •  De mauvais goût, laid, affreux. Du linge quétaine. Des meubles quétaines. 
  • Stéréotypé, dépourvu d’originalité, ordinaire. Une fille, une chanson quétaine. 
  • Qui n’est plus à la mode, qui fait ancien. Un acteur rendu quétaine. Des souliers quétaines. 
  • Qui manque de culture, de raffinement, de classe. Un animateur quétaine.
Un chandail de loup ... quétaine pour homme

L’origine
L'expression quétaine (on voit aussi kétaine et quétenne) est un terme péjoratif appartenant à la langue populaire. L'origine de ce canadianisme n'est pas clairement établie, mais les légendes sont nombreuses.




Voici deux hypothèses parmi d'autres : 


  • Quétaine serait un dérivé du mot quêteux, ancien canadianisme pour désigner les mendiants, les personnes qui sont dans la rue et qui demande de l’argent. (quêteux, du mot « quête » et du verbe « quêter »).

  • Une certaine famille Keaton (ou Keating) ayant habité un village québécois dans les années 1940 ou 1950 serait à l'origine du mot quétaine. Cette famille aurait été localement célèbre pour ses goûts vestimentaires douteux.
Un chihuahua avec un col roulé ... quétaine, mais trop mignon !!!

Des dés en minou, un autre classique du  quétaine.

Les usages
Le mot quétaine peut être utilisé comme un nom commun. Il sert alors à désigner, par exemple, une personne qui manque de goût ou de raffinement, démodée, ou un peu ridicule en raison de ses goûts ou de ses agissements.

  • Cette quétaine aime porter de gros bijoux bon marché.

    L'adjectif quétaine peut être utilisé pour qualifier une personne, une chose, un comportement, un décor, une mode, etc.

    • Quoi de plus quétaine que de faire du macramé en écoutant des succès des années 70!
    • Ce tapis vert forêt et ce mobilier en velours orange sont vraiment quétaines.

    Il existe des dérivés au mot quétaine, dont quétainerie et quétainement.

    En français plus soutenu, on utilisera d’autres qualificatifs tels que de mauvais goût, démodé, ringard, ridicule, vieux jeu, selon les contextes.

    Des pantoufles en phantex ... définitivement quétaine (mais confortables)


    Quétaine, c’est kitsch ?
    Kitsch (ou kitch) n'est pas nécessairement un synonyme de quétaine. Un objet ou une personne peuvent être kitsch sans être de mauvais goût. En ce sens, kitsch peut signifier « rétro » ou « vintage » (qui imite le style passé) ou « clinquant ». 

    • Pour être original, il a décoré son restaurant avec des éléments très kitsch, notamment : des rideaux rouges à paillettes et une boule disco. 
    On peut donc dire que le "kitsch" c'est le quétaine "socialement accepté" ... tellement laid que c'est beau ! ;)

    Art kitsch




    mercredi 15 février 2012

    Qui est le sieur de Maisonneuve ?


    Montréal célèbre aujourd’hui le 400e anniversaire de naissance de son fondateur, Paul de Chomedey, sieur de Maisonneuve (1612-1676).

    Parti de loin…
    Parti de Neuville-sur-Vanne, en France (dans la région de Champagne), il arrive sur le territoire canadien en 1641 pour ensuite fonder la petite ville de Montréal (alors appelé Ville-Marie) le 17 mai 1642.

    Jeune croyant
    Noble et officier militaire reconnu pour sa piété, il avait été choisi par la Société de Notre-Dame (de son nom original « Société de Notre-Dame de Montréal pour la conversion des Sauvages de la Nouvelle-France ») pour établir un centre missionnaire sur l'île de Montréal. Malgré son jeune âge (30 ans), sa ferveur religieuse faisait de lui, aux yeux de la Société de Notre-Dame, le candidat idéal pour réaliser ce que plusieurs appelleront « la folle entreprise ».

    Maisonneuve est donc à la tête d’un groupe qu’on appellera les « Montréalistes », soit une quarantaine de colons venus fonder un nouvel établissement catholique qui visait l’évangélisation des Amérindiens et la création d’une société franco-amérindienne pour mieux « civiliser » ces peuples nomades.

    Gouverneur de l'île de Montréal, Maisonneuve sera pendant plus de vingt ans à la tête du poste français le plus exposé du Canada. Le nouveau gouverneur dut faire face à de nombreux obstacles et périls, que ce soit l’opposition d’autres colons sur le territoire, les attaques iroquoises (un peuple autochtone dans la région de Montréal), le peu de soutien financier et matériel et le petit nombre d’hommes voulant s’installer à Montréal.

    Retour au pays
    La carrière montréalaise de Maisonneuve se terminera de manière abrupte et les circonstances de son départ demeurent obscures. Peu après l'arrivée de Prouville de Tracy et de Rémy de Courcelle, chargés d'établir le pouvoir royal dans la colonie, Maisonneuve est rappelé en France en 1665. Il se retire à Paris où il meurt en 1676, à l'âge de 64 ans.

    Des traces dans la ville
    La présence des pionniers et de Maisonneuve est toujours là dans la ville. On pense au monument à Maisonneuve en face de la cathédrale Notre-Dame, sur la Place d’Armes, dans le Vieux-Montréal, mais il y en a d’autres. Il y a aussi le Monument aux pionniers, un obélisque sur la Place D’Youville (Vieux-Montréal) datant de 1893. On doit aussi à Maisonneuve la rue St-Paul (dans le Vieux-Montréal) et le boulevard Maisonneuve, qui traverse la ville.

    Une croix pour marquer Montréal
    Un des symboles les plus importants de la ville doit son origine à une promesse faite par Maisonneuve. En 1643, en raison de la montée des eaux du fleuve Saint-Laurent et la menace d'une inondation, Maisonneuve promis que, si les eaux se retiraient sans causer de dommages, il porterait une croix sur ses épaules et irait la planter sur le Mont Royal. Comme de fait, le niveau du fleuve baissa et Maisonneuve tint sa promesse. Voilà l'origine de cette croix qui domine le sommet du Mont Royal.


    Pour plus d’information :

    mercredi 8 février 2012

    God save the Queen !

    Saviez-vous que le Canada était une monarchie? 

    Dans les faits, il s’agit plutôt d’un État monarchique constitutionnel, c’est-à-dire que la gouvernance se fait à partir de la Constitution, mais le chef d’État est bel et bien un monarque.

    Au Canada, ce monarque est la Reine Elizabeth II et est représenté en sol canadien par le gouvernement général. Son pouvoir est toutefois très limité et se réfère plutôt à des aspects symboliques et honorifiques.

    Jubilé
    Cette semaine, le Canada célèbre (malgré lui) le jubilé de diamant de Sa Majesté la reine Elizabeth II, soit le 60e anniversaire de son accession au trône. Elle règne sur les seize États indépendants membres du Commonwealth.

    Le Commonwealth inclut les pays suivants : le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, la Jamaïque, la Barbade, les Bahamas, la Grenade, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Salomon, Tuvalu, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Antigua-et-Barbuda, Belize et Saint-Christophe-et-Niévès (un total de plus de 130 millions de personnes).


    Questions rapides sur notre monarchie!

    Elizabeth II : reine d’Angleterre ou reine du Canada?
    En 1953, une loi canadienne, la Loi sur la désignation et les titres royaux, conférait officiellement à Elizabeth II le titre de Reine du Canada.

    Une reine guerrière : qui dirige l’Armée?
    En étant la chef d’État, la reine est aussi la chef des Forces canadiennes, capitaine générale et commodore de l'air en chef d'unités dans tout le Canada.

    Victoria ou Elizabeth?
    On a tendance à confondre la fête de la Reine au Canada (24 mai) avec celui de l’anniversaire de la reine Elizabeth. En fait, le jour férié appelé « la fête de la Reine » au Canada-anglais concerne l’anniversaire de la naissance de la reine Victoria (1837-1901), dont l’arrière-arrière-petite-fille est Elizabeth II.

    Elizabeth, tout court?
    Son titre complet au Canada est « Elizabeth II, par la grâce de Dieu, reine du Royaume-Uni, du Canada et de ses autres royaumes et territoires, chef du Commonwealth, défenseur de la foi. »

    Une belle cabane au Canada
    La reine nous a fait l’honneur de sa visite 22 fois depuis le début de son règne. Sa dernière visite remonte à 2010.

    Un amour platonique
    Notre premier ministre canadien Stephen Harper vit une parfaite idylle à sens unique avec la reine du Canada. En effet, depuis son arrivée au pouvoir, il a restauré des symboles royaux qu’on croyait disparu : il a remis les photos de la reine dans toutes les ambassades, il a redonné le mot « royal » à la marine et à l’aviation canadienne, il a placé un tableau de la reine dans le hall d'entrée du ministère des Affaires étrangères et utilisera 7,5 millions de dollars des fonds publics pour célébrer son jubilé.

    Alors, quoi dire d'autre que : "Vive la reine !" ;)


    maryse